SE FONDRE
Une performance de Jérôme Porsperger
Dans un monde qu’il perçoit comme agité, Jérôme Porsperger propose un moment suspendu, un ancrage méditatif et spirituel, lumineux et sensible.. Une invitation à l’introspection, à la déconnexion, à l’éveil des sens, au changement de regard et à l’émerveillement.
La musique est un refuge hors du monde et du temps.
Un appel venu de l’Autre Monde, un Monde idéal
Chanter c’est être là, au présent
Jérôme Porsperger
La proposition artistique Se Fondre est une performance vocale solo de longue durée en dialogue avec le lieu et les oeuvres d’art présentes.
La première performance de ce cycle s’est déroulée le 5 février 2022 à la Fondation CAB de Bruxelles, en dialogue avec les oeuvres de l’artiste minimaliste américain Fred Sandbach
Dans une vaste salle aux sonorités résonantes, entre l’improvisation vocale et la composition, l’artiste explore l’étendue de sa voix de contre-ténor (soprano). Il réagit au déploiement du son dans l’espace. L’intention (durée et intensité) de chaque phrase musicale et corporelle est réalisée en dialogue avec le lieu et les oeuvres d’art. Les sons émis par son corps résonnent à travers les oeuvres et le volume de l’espace, créant des moments suspendus, dépouillés, des visions et des tensions invisibles.
Ses mouvements lents, mesurés et précis ainsi que ses déplacements dans l’espace s’intègrent dans l’architecture du lieu et des oeuvres d’art, créant des épures statiques, des visions suspendues, cosmiques.
Les dimensions du lieu et sa résonance ainsi que la longue durée de la performance permettent à son Être, son corps et sa voix de rassembler et d’entrer en symbiose avec le lieu, les oeuvres d’art et le public. Une intimidé et une disponibilité se forment entre l’artiste et son public. Celui-ci est progressivement soulagé de ses tensions et vit collectivement le moment présent. La voix, en tant que source médiatrice d’émotion, relie à la beauté et à la spiritualité.
Le public peut aller et venir de manière fluide. Il est délicatement accueilli à l’entrée par un personnel averti avec ces quelques mots : Afin de créer une ambiance propice à l’écoute et à l’observation, merci de bien vouloir dès votre entrée : parler doucement, circuler délicatement et mettre vos téléphones sur silencieux.
De par leurs dispositions aléatoires dans l’espace, leurs écoutes et leurs poses, les spectateurs deviennent acteurs de la performance. De manière organique et progressive, la voix de Jérôme Porsperger résonne et respire avec le public, elle entre en fusion avec leurs corps et âmes.
La durée de cette performance est de 4 heures. Approximativement toutes les heures des pauses de 10 minutes sont signifiées par le tintement d’une petite clochette actionnée par l’artiste et permettent une respiration et une circulation du public.
Mots-clés
- corps : léger, flottant, chantant, respirant, résonant
- voix : nuance, intensité, temporalité
- chant : mélodies improvisées, musique sacrée, opéra, compositions personnelles
- lieu : résonance, dimension, structure, matériaux, lumière
- spiritualité, méditation, contemplation
- retour à Soi, lâcher prise
- qualité sonore
- longue durée
- dialogue, intimité
- lenteur, douceur
- expérience multisensorielle
- intensité
- minimalisme
- silence
L’espace de l’esprit, là où il peut ouvrir ses ailes, c’est le silence
A. de St Exupéry
Autour des oeuvres de Fred Sandback, Jérôme Porsperger se livre à une performance lyrique de 3h, mêlant improvisation et composition, à l’écoute et en résonance avec les œuvres dépouillées de Fred Sandback. Il orchestre une série de séquences, tantôt de chant solo ou en musique, tantôt de silences, où le corps en mouvement rythme l’espace de ses déplacements, se mêlant aux cordes de laines tendues entre ciel et terre. Dans cet espace consacré au minimal, les vibrations de sa voix se propagent sur les fils tendus, aux extrêmes des tessitures, de la gravité que les installations de laine défient de bout et bout. Un moment de grâce, de résonances baroques et grégoriennes.
Hélène Bastenier
Très belle performance en dialogue avec l’espace du CAB, qui s’inscrit dans le temps, en symbiose avec les variations de la lumière naturelle et les sculptures linéaires en fil acrylique de Fred Sandback. Superbe projection du son qui investit l’architecture et l’exposition. Dans toute sa forte résonance, dans une approche assez « planante » qui nous rapproche du cosmique.
Jean-Pierre Hoa
La performance d’hier était d’une telle beauté. Un moment suspendu. Vous nous avez apporté hier un souffle d’une rare justesse, d’une grande pureté. C’est si rare quand tout se fond avec autant d’intelligence, d’intensité et de sensibilité. Nous avons quitté votre espace hier, mon petit-fils Raoul et moi, en silence, nourris en profondeur.
Merci pour ce supplément d’âme.
Franc’PAIRON
J’ai été profondément émue par la performance vocale de Jérôme Porsperger. Il décline avec poésie, douceur et talent les possibilités de sa voix pure et limpide. Il amplifie l’oeuvre de Fred Sandback, sa muse et sa caisse de résonance. Il nous touche au plus profond de nous même et réenchante le réel. Le temps est suspendu.
Arianne Combal-Weiss
Un voyage dans l’espace, hors du temps. Le temps s’est arrêté. Le lieu, les sculptures rectilignes de Fred Sandback invitent au silence et à l’introspection. Au questionnement aussi. La magie est dans l’air. Je ne le sais pas encore, mais tu vas nous emmener dans un voyage sensoriel et visuel. Tu es là, pieds nus, pantalon gris, chemise blanche, chapeau, parfaitement intégré dans l’espace et les œuvres. Tu t’es approprié l’espace et tu lui donnes vie, tout en douceur, avec ton corps, des mouvements, lents, mesurés, précis, avec la musique spatiale, avec ta voix pure qui s’élève prenant, elle aussi, tout doucement possession de l’espace. Une voix qui alterne douceur, puissance, lenteur, silences. Je suis bercée par toute cette douceur et fascinée par tes gestes et la façon dont tu explores ces œuvres, nous entrainant avec toi dans cette découverte, comme dans un rêve éveillé.
Chantal Schuster
J’ai été profondément transportée hier. Expérience suspendue et hors du temps. Moment pur et infini. Etrange de revenir ensuite dans le bruit de la ville. J’ai apprécié les jeux d’ombres, les notes de ta voix mêlées aux teintes rougeâtre, la simplicité de l’utilisation de la lumière. J’ai apprécié le lieu et la possibilité de découvrir cette oeuvre d’art avec toi et le fait de pénétrer dans une oeuvre d’art grâce à la stimulation de plusieurs de nos sens.
Ta promenade au coeur de l’oeuvre et ton invitation à l’écouter, la regarder autrement
Carole Souville
Tu as réussi à suspendre le temps avec ta voix cristalline. On peut parler de fusion mais j’ai surtout ressenti une évidence, une superbe cohésion où toi, l’oeuvre et le lieu se faisaient écho. La magie opère quand on ne sait plus qui complète l’autre. Le dialogue entre la gestuelle et l’oeuvre était très beau aussi : t’asseoir à côté de l’oeuvre en coin, cela coulait de source.
Anne Bailleux